Titre : La chambre des merveilles

Auteur : Julien Sandrel

Édition : Calmann-Lévy

Nombre de pages : 272 pages

Parution : Mars 2018

ISBN : 9782702162897

Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est  amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas  d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet  sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de  toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait  vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à  revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on  a presque quarante ans…

Mon avis :

Surprise il y a quelques semaines dans ma boîte aux lettres : voilà que j'y trouve ce livre dont je ne connaissais ni le nom ni l'auteur. Dans l'enveloppe, l'éditrice avait glissé une lettre où elle nous promettait un récit bouleversant. Jamais déçue par Calmann-Lévy jusqu'ici, je me suis lancée les yeux fermée dans cette lecture. 

Effectivement, c'est un roman vraiment touchant et riche en émotions. Il aborde un thème assez délicat mais qui est amené avec beaucoup de douceur. L'accident est difficile à vivre, surtout pour Thelma. Pour se relever, elle décide d'accomplir toutes les "merveilles" que son fils a compilé dans un carnet, tous ses plus grands rêves d'enfant. Mais cela ne s'annonce pas de tout repos ! Comme beaucoup d'enfant, il rêve d'aventure, de sport, de sensations fortes et...de bêtises. Mais rien n'arrêtera Thelma qui à travers les rêves de son fils va tout tenter pour réaliser le sien : faire sortir Louis du coma.

D'ailleurs, de temps à autres, nous avons également le point de vue de Louis. Malgré son jeune âge et sa condition actuelle, il fait preuve de beaucoup de maturité et de lucidité. Ce dernier a une vision totalement différente des choses. Il n'a pas du tout la même image que Thelma a d'elle-même, il ne la considère absolument pas comme une mauvaise mère. Au contraire, il est admiratif. Au final, cela reste un jeune garçon de 12 ans, un enfant pour qui sa mère représente tout son univers. À la fois tendre et amusant, il vient apaiser un peu nos cœurs meurtris dans cette histoire.

En y réfléchissant, je pense que le plus difficile à admettre dans ce roman, c'est que cet accident était peut-être nécessaire. Thelma avait besoin d'un électrochoc. Elle était tellement obnubilée par son travail qui ne lui procurait ni joie ni reconnaissance, elle cherchait tellement à satisfaire le patron qu'elle ne réalisait pas qu'elle avait tout délaissé autour d'elle, tout particulièrement sa famille et ses amis. Grâce à cet accident, grâce à Louis, elle va remettre de l'ordre dans sa vie et surtout réapprendre à vivre. À profiter de la vie. À se reconstruire.

Cette nuit-là, mon fils m’a aidée à ressusciter quelques pages de jeunesse trop vite tournées. Cette nuit-là, j’ai compris que la vie – la vraie, celle dont on se souvient – n’est rien d’autre qu’une succession de moments de grâce juvénile. Et qu’aucune ambition d’adulte ne peut rendre plus heureux qu’un carpe diem adolescent.

C'est un livre que l'on pourrait caractérisé d'ascenseur émotionnel. Tantôt on rit, tantôt on pleure. Mais ce qui en ressort est vraiment très beau. C'est joliment écrit, on se met facilement à la place de Thelma bien qu'on ne souhaite pour rien au monde se retrouver dans sa situation. On la suit, on l'écoute, on la regarde évoluer avec le sourire et les larmes aux yeux, car si on ne peut pas rattraper le temps perdu, Thelma nous prouve que l'on peut toujours faire en sorte de changer les choses et profiter du temps présent.

Néanmoins, ce n'est pas un coup de cœur pour moi. C'est un très beau livre que j'ai dévoré en quelques heures et pourtant, il m'a manqué quelque chose. Peut-être que j'en attendais trop suite aux avis très élogieux de l'éditrice et des journalistes.

Pour terminer, si vous avez aimé ce livre ou aimez ce genre d'histoire, je vous conseille la lecture de La vie étoilée d'Ethan Forsythe d'Antonia Hayes et Petites surprises sur le chemin du bonheur de Monica Wood, deux romans que j'avais beaucoup apprécié l'an dernier et pour lesquels j'ai trouvé plusieurs points communs avec ce récit.