La malédiction McLeod

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©Le Point
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Titre : Le livre des secrets
Autrice : Fiona Kidman
Édition : Le Point
Parution : Juin 2015





Résumé de l'éditeur :

Aux yeux de tous, Maria est une sorcière. La sorcière de Waipu. Bannie par les siens, elle a trouvé refuge dans la maison de sa naissance. Parmi les vestiges du passé, elle découvre le journal de sa grand-mère : le livre des secrets. Comme elle, Isabella était aventureuse, indocile. Comme elle, pour exister dans une communauté masculine, elle a choisi la résistance. Une diablesse, comme elle…

Mon avis :

Lorsque j'ai trouvé ce roman en novembre dernier chez Emmaüs, je me souviens m'être dit « Tiens une histoire de sorcière, c'est parfait pour la saison ça ». Je m'attendais à lire une histoire fantastique, pleine de magie et de secrets. Mais il n'en est rien ! Ce n'est absolument pas de magie dont il est question ici, mais de manipulation, d'endoctrinement et de condition féminine.

Dans cette histoire, on suit le périple d'une communauté écossaise de 1812 à 1953 à travers le portrait de trois femmes : Isabella la grand-mère, Annie la fille et Maria la petite fille. Endoctrinés par un pseudo pasteur répondant au nom de Norman McLeod, ou « l'Homme » comme il aime se faire appeler, ces écossais se retrouvent à quitter leur terre natale pour rejoindre la Nouvelle-Zélande, dans l'espoir de trouver la terre prodige. Il va sans dire que le voyage ne va pas être de tout repos, loin de là, surtout pour les femmes.

J'ai mis beaucoup de temps à me mettre dans l'histoire. C'est très long, dense, il n'y a que très peu d'action. La religion est aussi très présente ce qui m'a un peu dérangé ; ou plutôt, ce sont les doctrines religieuses imposées par l'Homme, qui m'ont révolté. En effet, ce charismatique imposteur s'impose très vite au cœur de la communauté comme maître suprême. L'autrice décrit à merveille la manipulation qu'il exerce sur le peuple, et l'angoisse qui ronge les habitants qui vivent dans la crainte constante d'être châtié par cet homme qui s'accordait tous les droits en toute impunité.

Cette manipulation, on la vit de différente manière selon les personnages. Isabelle est la première à se dresser contre Norman McLeod, quitte à subir lynchages et violences. À l'inverse, Annie, se sentant humiliée par les agissements de sa mère, se range du côté de la folie de l'Homme. Et puis il y a enfin Maria, la petite-fille, qui nous conte cette histoire. Tout comme sa grand-mère, Maria choisi la résistance face à McLeod, au point de se faire exiler par la communauté.

Si je n'ai ressenti aucune compassion pour Annie, j'ai fini par m'attacher à Maria et Isabelle, à ces femmes critiquées, rejetées parce qu'elles pensaient différemment. Elles s'assumaient en tant que femme, conscientes de leur intelligence, de leur pouvoir, de leur sexualité, dans un milieu où l’hypocrisie et le sexisme faisaient rage. Pour beaucoup à cette époque, les femmes n'étaient que des moins que rien, seulement bonnes à enfanter. Je suis donc admirative de ces femmes qui malgré la soumission, les viols, la maladie, les grossesses et les fausses couches, l'insécurité, la violence, et la bigoterie, n'ont jamais abdiqué face à l’oppresseur.

Au final, Maria est une sorcière comme beaucoup l'ont été à l'époque, non pas parce qu'elle avait des pouvoirs magiques mais parce qu'elle osait remettre en cause l'autorité et ne se laissait pas marcher dessus par les hommes.

Ce n'est pas une lecture facile, mais si vous vous en sentez le courage, je pense qu'elle vaut le coup de s'y attarder.

Pauline, fondatrice de Mangeons les livres

J'ai lancé ce blog en 2015 afin d'échanger avec vous sur mes lectures, mais aussi pour garder une trace de toutes ces histoires qui me passent entre les mains. J'aime me nourrir de livres, et si vous aussi, alors mangeons les livres ensemble ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez m'envoyer un email à mangeonsleslivres@gmail.com, et/ou me rejoindre sur mes réseaux sociaux.

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