Le féminisme selon Helen Gurley Brown

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Titre : Park Avenue Summer
Auteur : Renée Rosen
Édition : Belfond
Parution : Juin 2020





Résumé de l'éditeur :

Quand Mad Men rencontre Le Diable s'habille en Prada. Ode à la féminité et à l'affirmation de soi, un roman d'apprentissage inspirant et savoureux qui rend hommage à l'une des icônes féministes les plus fantasques et les plus glamour du XXe siècle. En acceptant le poste de secrétaire de la toute nouvelle rédac' chef de Cosmopolitan, Alice n'imaginait pas qu'elle allait faire la rencontre de sa vie. Petite provinciale de vingt et un ans tout juste débarquée de son Ohio natal, elle se retrouve ainsi face à une figure du New York des sixties : Helen Gurley Brown, auteure du sulfureux best-seller Sex and the Single Girl. Mais cette grande visionnaire n'a pas que des amis dans la presse et elle se trouve en réalité sur un siège éjectable. Alice ne va pas tarder à découvrir que sa rebelle patronne fait l'objet d'une cabale acharnée, menée par ses collègues masculins bien décidés à démontrer que la place d'une femme est davantage dans la cuisine qu'à la tête d'un magazine. Parler à une nouvelle génération de femmes, débarrasser la presse de ses vieilles figures patriarcales est un défi de taille. Fascinée par Helen, Alice est prête à tout pour l'aider à inventer une "Cosmo Girl" fière, sûre d'elle, libérée de tout carcan puritain. Qu'importent les coups bas. Et les coups au cœur...

Mon avis :

Ce roman, si on ne me l'avait pas offert, je ne suis pas sûre que je me serais arrêtée dessus. Pourtant, cela aurait été une erreur car ce livre m'a agréablement surprise ! A travers cette fiction inspirée de la célèbre Helen Gurley Brown, première rédactrice en chef du magazine Cosmopolitan, Renée Rosen nous donne un point de vue féministe assez intéressant. 
 
Cette histoire nous est racontée du point de vue d'Alice, une jeune provinciale tout juste débarquée à New-York pour tenter de réaliser ses rêves. Mais la réalité va être tout autre : alors qu'elle aspire à devenir photographe professionnelle, Alice devient la secrétaire d'Helen. 
 
Et quel drôle de personnage cette Helen Gurley Brown ! Fervente avocate de la liberté sexuelle des femmes, elle a vraiment tout bousculé chez Cosmo. Si on peut lui reprocher d'avoir créé des carcans de la beauté dont on souhaite aujourd'hui se débarrasser, je dois admettre que j'admire tout de même sa volonté d'encourager les femmes à être plus libre et indépendante. Les cosmos girls d'Helen sont des femmes de pouvoir, indépendantes financièrement, mais aussi des femmes pleines de désirs, qui peuvent disposer de leurs corps comme bon leur semble sans pour autant être une salope.

Ce que j'ai aussi beaucoup aimé, c'est avoir l'envers du décor. Helen est vue par tous comme une femme de caractère, forte, ambitieuse, et pourtant elle passe la moitié du roman à pleurer ! Mais c'est ce qui fait aussi la beauté du personnage. Helen n'est pas invincible. Comme tout le monde, elle a ses moments de doutes, ses peurs, ses angoisses, et j'ai trouvé ça vraiment intéressant de nous le montrer. Elle a dû faire face à des hommes qui ne l'écoutaient pas, qui faisaient tout leur possible pour lui mettre des bâtons dans les roues, et cela sans aucun soutien de ses collègues féminines. Il y avait de quoi vouloir démissionner. Mais elle a tenu tête à tout le monde et finalement ça lui a plutôt bien réussi.
 
En ce qui concerne Alice, son personnage fut finalement moins prévisible que ce que j'avais imaginé. Ce n'est pas une secrétaire un peu naïve qui se laisse avoir par tout le monde. Elle est réfléchie, remet vraiment en question les valeurs d'Helen et de la société. Je trouve qu'elle représente bien la "nouvelle" femme au cœur de cette deuxième vague du féminisme. Elle est sans cesse tiraillée entre liberté et conformisme, entre son envie de s'émanciper et ce que la société lui dit de faire. On retrouve notamment quelques réflexions sur le mariage, la maternité, la famille.
 
Petit plus du roman : les petites références à Rona Jaffe, Jacqueline Susann, Gloria Steinem et Betty Friedan. D'ailleurs, on m'a offert La femme mystifiée en même temps que ce livre, ce que je trouve amusant vu qu'apparemment les deux femmes ne pouvaient pas se voir. Betty considérait même Helen comme une antiféministe. Je suis donc curieuse de lire son point de vue pour pouvoir les comparer et me faire mon propre avis sur le sujet.
 
En tout cas, si vous cherchez une lecture sans prise de tête, mais qui fait aussi réfléchir, je vous conseille vraiment ce roman. Il se lit comme une bonne série, un peu comme The Bold Type !

Pauline, fondatrice de Mangeons les livres

J'ai lancé ce blog en 2015 afin d'échanger avec vous sur mes lectures, mais aussi pour garder une trace de toutes ces histoires qui me passent entre les mains. J'aime me nourrir de livres, et si vous aussi, alors mangeons les livres ensemble ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez m'envoyer un email à mangeonsleslivres@gmail.com, et/ou me rejoindre sur mes réseaux sociaux.

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