Le viriarcat : un piège pour les deux sexes ?

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Titre : Le mythe de la virilité
Auteur : Olivia Gazalé
Édition : Pocket
Parution : Février 2019





Résumé de l'éditeur :

Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé la hiérarchie des sexes en faisant de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, religieux et sexuel. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le « sous-homme », le « pédéraste », « l'impuissant »...). Historiquement, ce mythe de la virilité a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme. Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une « crise de la virilité ». Cependant, si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.

Mon avis : 

Si vous vous intéressez au féminisme et à la hiérarchie des sexes, alors vous êtes au bon endroit. Le Mythe de la virilité est un essai très intéressant, très documenté, qui retrace l'histoire de la domination masculine, et cela depuis les origines de la civilisation.

Pour expliquer les injonctions qui existent aujourd'hui, Olivia Gazalé reprend depuis le début. Et au commencement, qu'y avait-il ? Le féminin, vraisemblablement. Être créateur, mère nature, la femme était un symbole de création vénéré de tous, et pourtant elle finira asservie par les hommes. Pourquoi ? Comment ? Parce que les hommes ont imposé leur propre ordre social, religieux et sexuel par désir de puissance et de contrôle. 

Et pour justifier cette prise de pouvoir, les raisons sont nombreuses ! Parmi elles, le fait que la femme est incapable de contrôler son propre corps (dû à ses menstruations, elle perd du sang qu'elle ne peut pas maîtriser) donc comment pourrait-elle contrôler la société ? L'homme se gouverne lui-même, pas la femme. L'homme verse le sang, la femme le perd. 

Évidemment, l'arrivée ensuite de la religion n'est pas venue nous rendre justice. Comme Eve, la femme est péché. Elle est par essence séductrice alors qu'elle ne devrait aspirer qu'à la pudeur et la chasteté. Mais en même temps, elle doit enfanter, tout en se gardant de prendre plaisir à cet acte charnel. Pendant une cinquantaine de pages, Olivia revient sur cette trinité Vierge-mère-pute qui montre l'aspect totalement paradoxal de ces injonctions, et qui est selon moi l'une des parties les plus intéressantes de tout l'ouvrage.

La seconde moitié de l'essai se concentre ensuite sur cette domination à double tranchant. Parce qu'en imposant tout ces principes aux femmes, en cherchant à les différencier un maximum des hommes, les hommes se sont imposés des normes à eux-mêmes. Éducation par la violence, vénération de l'honneur et de la puissance, répression des émotions, devoir d'érection... la liste est longue.
 
Toutefois, l'ouvrage se termine par une note positive et encourageante. La société évolue, cette masculinité toxique est de plus en plus décriée. À cela s'ajoutent les révolutions féministes, les mouvements queers et antiracistes. Le mythe de la virilité est donc certes un discours fondateur, mais son temps est révolu.

Malheureusement, cet avis ne retrace qu'un centième de tout ce que vous pourrez apprendre avec ce livre. Alors il ne vous reste plus qu'une chose à faire : le découvrir !

Pauline, fondatrice de Mangeons les livres

J'ai lancé ce blog en 2015 afin d'échanger avec vous sur mes lectures, mais aussi pour garder une trace de toutes ces histoires qui me passent entre les mains. J'aime me nourrir de livres, et si vous aussi, alors mangeons les livres ensemble ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez m'envoyer un email à mangeonsleslivres@gmail.com, et/ou me rejoindre sur mes réseaux sociaux.

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