Un dialogue entre dessins et poèmes surréalistes

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©Gallimard
(cliquez sur l'image pour voir la couverture en entier)




Titre : Les Mains libres
Auteur : Man Ray, Paul Eluard
Édition : Gallimard
Parution : Février 2009
(première parution : 1947)




Résumé de l'éditeur :

Ce recueil est un modèle de complicité artistique, les deux auteurs engendrant une œuvre qui exige que les dessins de l'un et les poèmes de l'autre demeurent indissociables. Renversant l'ordre habituel des choses, Paul Éluard avait d'ailleurs tenu à préciser sur la page de titre du manuscrit de travail des Mains libres que c'était lui, le poète, qui avait « illustré » les dessins de Man Ray. En fait d'illustrations, les textes entrent plutôt en résonance intuitive avec les propositions graphiques : on dirait face à face des traits et des mots qui, tous, ont finalement fonction d'embarcadères et prennent un malin plaisir à jouer de l'égarement ou à décupler les destinations imprévues. Toutes les pages de ce livre témoignent d'une intuition active et partagée, toujours en mouvement, toujours éclairante. Deux artistes, avec leurs armes propres, y découvrent leur champ commun. Ils ont les mains libres, mais avec, en plus, le bonheur d'être ensemble.

Mon avis :

Dans ce recueil, ce sont les poèmes qui viennent illustrer les dessins et non l'inverse, et c'est là toute la singularité de cette œuvre. Si je préfère Man Ray le photographe, je dois dire que ses illustrations sont très réussies, dans un style surréaliste que j'adore. Les mains sont omniprésentes, sous des formes diverses. J'ai également adoré les quelques portraits de Nusch, André Breton ou encore Picasso à la toute fin du livre. Quant aux poèmes, ils sont courts et entrent en parfaite résonance avec les dessins, sans pour autant les décrire. 
 
Cependant, il vous faudra quelques connaissances du mouvement pour comprendre ces vers qui parfois ne semblent avoir ni queue ni tête. Sinon, il va falloir faire preuve d'une grande imagination pour y trouver votre propre sens...
 
Voici quelques uns de mes poèmes préférés :
 
Le don
Elle est noyau figue pensée
Elle est le plein soleil sous mes paupières closes
Et la chaleur brillante dans mes mains tendues
 
Elle est la fille noire et son sang fait la roue
Dans la nuit d'un feu mûr.
 
Les yeux stériles 
Elle est comme un bourgeon
L'espace de la flamme
Candide elle a l'arôme
D'amoureux enlacés.

Solitaire 
J'aurais pu vivre sans toi
Vivre seul

Qui parle
Qui peut vivre seul
Sans toi
Qui

Être en dépit de tout
Être en dépit de soi

La nuit est avancée

Comme un bloc de cristal 
Je me mêle à la nuit.

Histoire de la science
Tu redoutes les hommes
Méfie-toi du feu

Tu renaîtras à l'horizon

Que tes mains te délient

Ton œil s'arrête sur les choses
Ton cœur s'arrête avec toutes les montres

Invente perpétuellement le feu
L'air la terre et l'eau
Sont des enfants.

Pauline, fondatrice de Mangeons les livres

J'ai lancé ce blog en 2015 afin d'échanger avec vous sur mes lectures, mais aussi pour garder une trace de toutes ces histoires qui me passent entre les mains. J'aime me nourrir de livres, et si vous aussi, alors mangeons les livres ensemble ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez m'envoyer un email à mangeonsleslivres@gmail.com, et/ou me rejoindre sur mes réseaux sociaux.

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