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| ©Calmann-Lévy (cliquez sur l'image pour voir la couverture en entier) |
Titre : Et d'un seul bras,
la sœur balaie sa maison
Auteur : Cherie Jones
Édition : Calmann-Lévy
Parution : Août 2021
Résumé de l'éditeur :
À Baxter’s Beach, à la Barbade, Wilma, la grand-mère de Lala, raconte l’histoire de la sœur à un bras. C’est un récit édifiant sur ce qui arrive aux filles qui désobéissent à leur mère et se rendent dans les tunnels malfamés de Baxter. Une fois adulte, Lala vit chichement dans un cabanon de plage avec son mari, Adan, un voyou au charisme dévastateur. Quand un de ses cambriolages dans une villa de luxe voisine dérape, et qu’il est obligé de tuer un riche homme blanc pour s’en sortir, deux vies de femmes s’effondrent. Celle de la veuve de la victime, une insulaire partie de rien et ayant usé de ses charmes pour obtenir une meilleure vie. Et celle de Lala, victime collatérale, qui perd son nouveau-né dans la foulée de la violence d’Adan. Comment ces deux femmes que tout oppose, mais que le drame relie, vont-elles pouvoir se reconstruire ? Derrière les paysages idylliques d’une île paradisiaque des Caraïbes, un intense et poignant portrait de femmes blessées depuis des générations. Renversant de grâce et d’émotions à vif, Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison est un premier roman qui prend aux tripes et qui prouve que le désespoir et la violence peuvent se nicher partout, mais peuvent aussi être combattus peu importe d’où l’on vient.
Mon avis :
Voilà un roman coup de poing, dans tous les sens du terme ! Nouveauté parmi la rentrée littéraire de Calmann-Lévy, ce livre m'a coupé le souffle.
Le récit commence avec une fable, celle de la sœur à un bras, une petite histoire racontée aux filles pour qu'elles restent en place, se tiennent à l'écart des problèmes. Malheureusement, cela ne suffira pas pour éloigner Lala de son mari abusif. Adan est un monstre, un homme d'une violence extrême qui ne sait s'exprimer que par les poings. C'est aussi un escroc, un voleur, un dealer, prêt à tout pour gagner de l'argent, jusqu'à tuer. Dès lors, ce n'est plus "que" la vie de Lala qu'il détruit, mais aussi celle de Mira, et de tant d'autres personnes.
Le personnage d'Adan m'a vraiment fait froid dans le dos. Il a un côté fou furieux, aliéné, complétement déraisonné. Il a ce pouvoir destructeur qui lui permet de manipuler les gens comme il le souhaite, au plus grand malheur de Lala, Bébé, Mira ou encore Tone. A l'inverse, j'ai éprouvé tellement de peine pour Lala, cette jeune femme maltraitée, effrayée, coincée dans cette spirale infernale. Provenant d'une lignée de femmes qui n'ont pas eu plus de chance qu'elle, elle n'a personne sur qui compter. Ou presque ?
Si l'histoire est à glacer le sang, ce qui m'a encore plus marqué, c'est la narration. L'autrice a une plume saisissante, incisive, qui vous prend aux tripes. De plus, elle alterne les discours : parfois elle narre simplement l'histoire, puis d'un seul coup elle utilise le "tu" pour s'adresser à Lala, ou le "vous" pour parler directement au lecteur. On se sent pris à parti dans l'histoire, comme ci on assistait aux faits, impuissants. C'est vraiment très étrange comme sensation, surtout dans un livre qui traite d'un sujet comme les violences conjugales. Mais n'est-ce pas aussi le reflet de notre société qui n'ose pas voir les choses en face ?
Vous l'aurez compris, bien que le roman se passe à la Barbade, ce n'est pas le livre que je vous conseillerais pour la plage. Mais si vous avez le cœur bien accroché, alors vraiment donnez-lui une chance car il est bouleversant. Merci Calmann-Lévy pour cette découverte !
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