Titre : Bénie soit Sixtine
Auteur : Maylis Adhémar
Édition : Julliard
Parution : Août 2020
Résumé de l'éditeur :
Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre
Pierre-Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes
valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique
traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est
révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait
être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix.
Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à
entrevoir une autre vérité. Bénie soit Sixtine est avant tout l’histoire d’un éveil et
d’une émancipation. Entre thriller psychologique et récit d’initiation,
ce premier roman décrit l’emprise exercée par une famille d’extrémistes
sur une jeune femme vulnérable et la toxicité d’un milieu pétri de
convictions rétrogrades. Un magnifique plaidoyer pour la tolérance et la
liberté, qui dénonce avec force le dévoiement de la religion par les
fondamentalistes.
Mon avis :
Voici encore un roman qui de prime abord me laissait dubitative. L'histoire me semblait intéressante, et en même temps le côté religieux me faisait peur car ce n'est vraiment pas mon sujet de prédilection. Si c'est également votre cas alors... ne vous arrêtez pas à ça ! Car ce fut finalement une très bonne surprise.
Dans ce roman, on rencontre Sixtine, une jeune femme tout ce qu'il y a de plus normal, si ce n'est qu'elle a été élevée dans une secte catholique intégriste d'extrême-droite. Vous voyez le problème venir ? Toute sa vie, elle a été conditionnée à être une bonne femme, une bonne épouse, celle qui s'occupe de son mari, de ses enfants et qui ne pose pas de questions. Elle a été élevée dans l'ignorance, on l'a empêché de réfléchir, on lui a bâti un avenir tout tracé qu'elle n'a pas le droit de remettre en cause. Et pourtant, elle ne peut pas s'empêcher de remarquer que certains mots, certaines pratiques, ne sont pas corrects. Frapper une femme enceinte sous prétexte qu'elle est de gauche, se moquer des hommes qui s'occupent des enfants car trop « féminisant », est-ce vraiment nécessaire ?
Cette naïveté, cette curiosité, c'est ce qui va la sauver. Car après un terrible événement, Sixtine ne peut plus fermer les yeux. Elle sent qu'elle étouffe. Alors sans trop réfléchir, pour se sauver, pour sauver son fils, elle se sauve. Dès lors, on
pourrait croire qu'ayant été conditionnée dans cette secte, Sixtine
n'arriverait pas à s'en sortir et à s'adapter à un nouvel
environnement. Mais comme elle n'a aucune connaissance de rien, elle
s’accommode de tout. Elle teste ses limites, chercher sa vérité, sa
liberté.
Même si le contraste entre les deux parties du roman est un peu trop tranché, et qu'on tombe parfois dans la caricature, j'ai aimé suivre Sixtine dans son émancipation, sa renaissance après tant d'années passées sous l'emprise des « Frères de la Croix ». Et puis il y a une deuxième histoire en parallèle, celle de la grand-mère de Sixtine, qui a mené une vie bien loin de la secte religieuse, et qui fait échos aux désirs de sa petite-fille.
C'est donc un premier roman très réussi, très prenant, qui donne à voir les débordements des sectes religieuses, mais aussi les petites bonheurs de la vie quotidienne et ordinaire qui suffisent parfois à rendre la vie plus douce.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire